Bien que les français ne jouissent pas toujours d’une bonne réputation à l’étranger, le France a su partager sa culture avec brio. Nul ne l’ignore, l’influence française est omniprésenteMode, musique, architecture, gastronomie, la French Touch a laissé son élégante signature dans des domaines variés et, bien que parfois déformée, continue de briller à travers le monde.

Lorsque l’on parle de jeux de casino, que ce soit aux États-Unis ou sur le vieux continent, l’évocation de notre cher pays est presque inévitable. De la roulette au blackjack, de nombreux jeux de casino modernes n’auraient peut-être jamais vu le jour ou connu un tel succès si ces derniers n’étaient pas passer entre les mains des joueurs français. Une question se pose alors :

Comment les français ont-ils influencé l’évolution des jeux de casino ?

 

Bataille corse, belote, coucou, crapette, trente-et-un, vitou, et j’en passe, la liste des jeux de cartes Made in France est assez impressionnante. Cependant, très peu de ces jeux français ont obtenu le précieux sésame permettant d’entrer dans le panthéon des jeux de casino à la française.

Du 21 au blackjack

Le 21 ne dit peut-être pas grand-chose aux plus jeunes d’entre vous, cependant, ce jeu de cartes français est bel et bien l’ancêtre du Blackjack moderne. Certains casinos proposent encore à leurs joueurs de tenter leur chance au 21, outre-Atlantique, le jeu est connu sous le nom de « Pok 21 » ou «Parisian style Blackjack».

Bien que les origines du 21 soient relativement incertaines, c’est en France que le destin de ce dernier se traça. Au début du XVIIIème siècle, le jeu de cartes fit son entré dans les casinos parisiens au côté d’autres jeux tels que le chemin de fer, encore jouable dans certains casinos français. Le jeu connu un vif succès auprès des joueurs français et devint rapidement un classique.

Le 21 fut l’un des premiers jeux de cartes disponibles dans un casino dont le succès du joueur ne dépendait pas uniquement sa chance mais également de ces prises de décisions. Les stratégies firent alors leur entrée dans les casinos français, attirant par la même occasion un public plus large de joueur.

Des années plus tard, en arrivant aux Amériques, des colons et révolutionnaires français souhaitèrent importer le 21. Le jeu ne connut cependant qu’un succès mitigé. Les casinos américains eurent alors une idée audacieuse, ajouter la possibilité de gagner 10 fois sa mise en obtenant un as et un valet noir (« black jack » en anglais), et, changer le nom du jeu pour Blackjack.

La plupart des jeux de blackjack disponibles dans les casinos modernes n’offrent malheureusement plus de bonus reçu lors de l’obtention d’un as et d’un valet noir. L’appellation blackjack est donc techniquement erronée et le jeu devrait prendre la dénomination de 21. Cependant, les casinos ne prennent pas le risque de changer les habitudes des joueurs et conservent le nom de blackjack, de crainte de ne voir la popularité du jeu chutée.

Un saut de craps’aud

Le craps trouverait puiserait ses dans le jeu anglais « hazard », littéralement «hasard »… Rien de très français me direz-vous… Cependant, l’histoire du nom usuel de ce jeu de dés n’a rien à voir alors le mot anglais « crap » signifiant « merde ». Bien que la formule est synonyme de bonne fortune en France, cette dernière ne vous portera guère chance outre-manche.

Le terme « craps » dériverait en réalité du mot français « crapaud ». Comment sommes-nous donc passé de craps à crapaud ? La majorité de nos voisins anglophones sont malheureusement bien souvent incapables de prononcer les mots de la langue de Molière. Une déformation puis une contraction sont donc certainement à l’origine de ce grand écart entre les deux mots.

Le rapport entre un jeu de dés et un crapaud ne semble pas forcément évident, et pourtant, l’origine de cette appellation dispose d’une explication des plus logiques. La grande histoire du craps n’aurait certainement commencé sans l’intervention d’un homme : Bernard de Marigny, un riche créole de la Nouvelle-Orléans.

L’homme d’affaires français aurait, après un voyage en Angleterre, tenté d’importer ces jeux de hasard préférés aux Amériques. L’un de ces jeux n’était autre que le « hazard », cependant, la complexité des règles en rendant la popularité assez restreinte. Bernard de Marigny décida donc de simplifier les règles afin d’en faciliter l’accès aux joueurs débutants.

Le « hazard » ne se transforma qu’en crapaud qu’une fois ce dernier devenu populaire. Les parties étaient alors improvisées dans la rue entre amis et se déroulaient généralement accroupi, la position des joueurs évoquait donc aux passants celles de crapauds et, le jeu fut rapidement rebaptisé avec le nom du batracien. Il ne fallut visiblement que très peu de temps pour que le jeu devienne populaire et que le terme ne soit déformé et devienne « craps ».

Dîtes trente et quarante

Le trente et quarante, également connu sous le nom de rouge et noir, est un jeu de cartes typiquement français. Bien que les origines du trente et quarante et soient relativement peu documentées pour ne pas dire inexistantes la création du jeu semble sans nul doute française. Le jeu de cartes est encore praticable dans certains casinos français et monégasques.

Le trente et quarante fut une petite révolution à lui tout seul dans l’univers des jeux de casino. En effet, outre le vingt-et-un, l’ancêtre du blackjack, les jeux de cartes disponibles n’étaient ni très variés, ni très stratégiques. Le trente et quarante agrandit donc la liste des jeux de casino nécessitant réflexion et stratégie et a participé à la popularisation de ces derniers.

Ce jeu français est cependant relativement rare en dehors de l’hexagone. Non pas par manque de succès, mais par crainte de triche ou de conspiration à l’encontre d’un établissement. Le jeu fut même disparaitre dans les années 70 après les multiples rebondissements de la « guerre des casinos » qui frappa la côte d’Azur et provoqua la fermeture définitive de nombreux casinos à Nice, Menton et Cannes.

Il était en effet techniquement possible de tricher au trente et quarante avant une petite révision des règles. Ni le croupier ni les joueurs ne pouvaient prendre, demander ou refuser une supplémentaire lors d’une partie. Un sabot de 312 cartes était alors utilisé et ce jusqu’à épuisement de ce dernier. Il était donc aisé de tricher avec la complicité d’un croupier.

Autre petite anecdote, les amateurs de blackjack moderne profitent, peut-être sans le savoir, d’une innovation qui n’aurait jamais vu le jour sans le trente et quarante : l’assurance. En effet, le trente et quarante est le premier de jeu de cartes se jouant contre le croupier disposant d’un système d’assurance qui assure au joueur de récupérer une partie de sa mise dans les situations complexes.

La prochaine fois que vous entendrez dire que les jeux de casino sont nés à Las Vegas, brandissez le drapeau tricolore et contre-attaquez ami français!

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